Selon les chiffres de l’ONU 2019, 5 000 à 6 000 Européens sont partis combattre en Syrie et en Irak. Un tiers serait déjà rentré en Europe. Toute la question est de savoir comment les juger. État des lieux des différents cas de figure avec Nicolas Bauer. Le doctorant de l'Institut de recherches Carré de Malberg (IRCM) s’est penché sur le sujet pour l’European Centre for Law and Justice (ECLJ).
« L’absence de déclaration de guerre entre des États empêche d’inculper les djihadistes pour haute trahison ou intelligence avec l’ennemi. Cependant, les États européens peuvent juger leurs ressortissants pour leurs crimes et délits, même commis à l’étranger. Les combattants de Daech ont participé à des crimes très graves, en particulier le génocide contre les minorités religieuses non sunnites. Il faut toutefois des preuves, difficiles à collecter en Irak et en Syrie. Une autre question se posera ensuite : celle de la récidive à leur sortie de prison. Peut-être pourrions-nous appliquer le principe de la rétention de sûreté, à l’image de ce qui existe déjà en France pour les crimes sexuels ou violents ? Il est important d’y réfléchir, pour éviter que d’autres attentats soient commis en Europe par d’anciens combattants de Daech. »
- A découvrir sur recherche.unistra.fr